Un petit mot à Vincent
C’est un peu tiré par les cheveux, je sais mais je ne peux pas m’empêcher de dire deux mots à Vincent. Qu’est-ce qu’il croit ? Qu’il va se tirer à bon compte après toutes ses conneries ? Pas avec moi en tout cas. Regardez le devant son miroir entrain de se peindre . Non mais ! Et il est fier en plus de se présenter ainsi, une oreille en moins.
- Ah ! C’est malin, tu es beau maintenant avec ton oreille coupée. Déjà, tu étais moche avant mais là c’est vraiment l’horreur. Dis moi ce qui t’a pris de la cisailler ?
- Qui parle ?
- Moi !
- Qui toi ? Je ne te connais pas. Je ne te vois pas non plus.
- Tu ne peux pas me voir , je suis derrière le tableau et en plus... bien longtemps après ta mort .
- Ah ! Je suis mort. Je comprends maintenant pourquoi, je ne souffre plus physiquement.
- Ah ! Elle te faisait mal ? Crois moi ce n’est pas une raison.
- Je sais, en plus je me suis pris la tête avec Gauguin. L’oreille c’est un coup de colère.
- Tout cela à cause d’une dispute. Il y a pas à dire, vous les artistes, vous êtes fous.
- Il critiquait ce que je faisais ce con. Je sais que j’ai raison... D’ailleurs l’avenir me donnera raison.
- Oui et c’est ton frère qui en a profité en te laissant vivre sans argent.
- Il ne m’a pas laissé sans rien, il m’achetait mon matériel.
- pff ! Il aurait pu faire plus. Vendre tes tableaux et te redonner le fric.
- J’aurais tout bouffé dans la boisson... Non ! C’est moi qui lui ai dit de garder mes tableaux et les vendre après ma mort. Mais dis moi , est-ce qu’ils ont du succès ?
- Tu verrais à quel prix, ils se vendent, tu serais dégoûté, toi qui n’avais pas le sou. Tu aurais été très riche.
- Je me moque de l’argent, je n’aime que la peinture . Pourtant elle m’a fait subir mille morts la maraude.
- C’est pour cela que tu t’es suicidé ?
- Oui, entre autre, je n’arrivais plus à faire ce que je voulais plus la solitude plus mes souffrances dans ma tête. J’en ai eu marre et je me suis tiré une balle... là dans la poitrine.
- Excuse moi alors, je n’avais pas compris, j’espère que là où tu es , tu es heureux.
- Bof ! Je ne me plains pas. Tu sais ce n’est pas grave que tu m’ais interpellé. J’aime bien parler avec toi. Tu peux revenir quand tu veux .
- Je sais, tout le monde me dit ça mais il te faut retourner d’où tu viens maintenant. Adieu !
- On se reverra peut-être ici un de ces jours . Adieu et merci.
D'après les dernières nouvelles lues quelque part , il ne se serait pas suicidé mais bon, je n'y étais pas.