I HAD A DREAM (Roseline)
Je vous offre un beau poème de Roseline que je connais pour l'avoir rencontrée plusieurs fois , la première c'était au Pradet. Elle dit tout ce que je pense mais je n'ai pas son talent pour ce faire
I HAD A DREAM
I had a dream last night
Et je voyais l'enfant
Expliquer à l'homme chenu
La théorie des quanta
J'ai vu la vieille fille
Rejetée de tous
Proposer en souriant son aide
Aux mères épuisées.
J'ai entendu les portes s'ouvrir
Ici sur la rue,
Et le trottoir était couvert
D'une foule émue. Un instant, j'ai cru
A une révolte.
Le pain est devenu si cher,
La soupe voit si peu de légumes,
Trop cher, trop cher, si cher,
Gémissent mères affamées,
Epouses désorientées,
Travailleurs écrasés.
Mais dans la rue, sur les trottoirs,
Je voyais les visages heureux,
Les enfants joyeux et les hommes sereins.
Les femmes souriaient à leur songe.
J'ai vu, ô mon rêve,
Fermer les usines sous les pleurs de ceux qui en vivaient.
J'ai vu les usines fermées et les passants en riaient,
Enfin libres sans le boulet de l'argent à gagner;
J'ai connu l'enfant noir, au regard noir, aux boucles noires,
Devenir objet de répulsion dans les collèges blancs.
J'ai connu l'enfant blond, aux yeux pâles, dont la peau claire
Se marbrait d'hématomes, là-bas,
Dans les classes noires.
Là-bas aussi la fille
Qu'on voulait marier de force
Hurle son désespoir muet.
Ici, elle éclaire mon rêve
Par son amour de la vie.
L'homme qu'elle aime ne l'aura pas.
Elle le rejoindra, seule,
Et ils iront ensemble vers l'avenir.
Les enfants qui goûtent leur sang
Dans les mines personnelles, rencontreront,
Ô mon rêve, les chirurgiens habiles
Et ils recouvreront leurs membres égarés.
Mon rêve a laissé aux riches
De quoi vivre
Mais tous les humains y ont même vie.
On a brûlé les armes en autodafé.
L'électronique a neutralisé les plus puissantes.
L'homme n'a plus à perdre son temps
Inutilement en travail inutile
L'argent et la mode,
Les stars et les désirs artificiels
Cessent dans mon rêve et je ne vois plus
Qu'un peuple sans monnaie, sans banque ni crédit,
Un peuple qui sait pleurer ses morts
Et accueillir tendrement le nouveau-né
Un peuple qui n'attend plus
De poste merveilleux pour ses enfants
Un peuple qui cherche la liberté
Parce qu'elle lui donne le droit de vivre