Au café du commerce
Sur cette image, mon amie Catherine a écrit "Fernand" je vous expose maintenant mon texte
Au café du commerce
Fernand avait enfilé son vieux pardessus, il faisait froid, moins six, il comptait prendre le tramway pour rejoindre ses vieux copains au café du commerce. Il était un peu, voir même très inquiet par ce qui se passait en cette période. La guerre était finie et tant mieux mais un ennemi était apparu sous forme de maladie, la grippe espagnole faisait des ravages. Les journaux n'en parlaient que très peu seulement, il voyait bien tous ces cercueils empilés un peu partout et entendaient tous ces tocsins résonnaient dans la ville. Perdu dans ses tristes pensées, il en oublia le tramway et alla rejoindre ses amis qui l'attendaient tranquillement en discutant de tout et surtout de rien en évitant soigneusement le sujet de la salle grippe. Germaine, la patronne, derrière son comptoir s'affairait … Jules le mari prenait part à la conversation lorsqu'il ne sortait pas pour regarder les jolies passantes aux ombrelles déambuler dans la rue, ce qui faisait crier Germaine qui était jalouse.
Jules
Tu ne vas tout de même pas être jalouse de vieilles femmes ?
Germaine
Elles non mais les jeunes oui.
Jules
Ma pauvre femme tu es bien bête, il n'y a plus que les vieilles, les jeunes sont chez elles, essayant d'échapper à la grippe.
Germaine
Ben si tu n'entres pas, la grippe te rattrapera et nous avec.Je me demande comment tu comptes les séduire si tu te retrouves entre quatre planches.
Jules
Je me débrouillerai, j'ai bien réussi avec toi alors mort ou pas, j'en retrouverai bien à mon goût.
Fernand, Victor, Henri et jacques avaient l'habitude de ces scènes continuelles et riaient sous cape malgré l'évocation du fléau pourtant Fernand ouvrit la bouche.
Fernand
Ils devraient fermer les lieux publics quand même parce que je pense que les gargarismes à la solution de javel n'ira pas très loin.
Victor
C'est sûr déjà qu'il n'y a pas assez de médecins et que ceux ci refusent des clients.
Germaine
C'est la fin des commerces s'ils font ça, qu'adviendra-t il de nous ?
Jules
Si tu meurs, tu seras dans le trou, plus besoin de pognon.
Germaine ( faisant le signe de croix)
Ne dis pas ça mon Jules, tu me fais peur, Je vais de suite à l'église, prier pour notre salut.
Jules
Et tu crois que ton Dieu va nous sauver? Il a des tas de gosses avant nous alors tes prières...
Germaine s'est vêtue en toute hâte et court à l'église Saint Pierre.
Fernand
Un dernier café pour la route Jules, je vais vite retrouver mes parents.
Jules
Tu as raison, et vous autres les gars rentrez aussi, cela vaut mieux, ne vous inquiétez pas, on va s'en sortir.
Un mois plus tard, Victor, Jacques ainsi que Germaine malgré ses prières étaient décédés.
En mille neuf cent dix neuf, on compta neuf cent morts à Caen due à la grippe appelée à tort « espagnole »