Edouard Manet (1)
Je vous ai déposé une série d'articles sur les impressionnistes et je ne vous ai pas parlé de l'homme par qui tout a commencé.
Édouard Manet (né à Paris le 23 janvier 1832 - mort à Paris le 30 avril 1883) est un peintre français majeur de la fin du XIXe siècle.
le maître des impressionnistes
Edouard MANET naît dans une famille aisée et raffinée de magistrats du côté de son père et de diplomates du côté de sa mère. Après avoir échoué au concours de l'ecole Navale, il part en 1848 comme pilotin sur un navire-école vers Rio.
De retour en France, son père consent à ce qu'il se consacre à la peinture vers laquelle il s'était très jeune senti attiré. Il lui impose de suivre une solide formation aux Beaux-Arts dans l'Atelier du peintre Thomas COUTURE, où il devait rester six années, et pour lequel il gardera toute sa vie une certaine estime, quoiqu'ayant souffert de sa méthode d'enseignement qui exigeait "idéal et impersonnalité".
"Je peins ce que je vois, et non ce qu'il plaît aux autres de voir" avait coutume d'opposer à la doctrine académique Edouard MANET, qui entendait revendiquer sa propre subjectivité et l'importance de la vision du peintre par rapport aux règles admises.
Il n'en demeure pas moins que MANET accordera toujours une grande valeur à l'héritage humaniste de la peinture génératrice de contenus et au travail pictural sur des thèmes de l'art ancien, ce qui, quelque part, le rapproche de COROT, considéré comme le représentant d'une peinture éclectique et historique.
le buveur d'absinthe
Les oeuvres de jeunesse de Manet se rapprochent des peintures hollandaise et surtout espagnole du XVIIième.
Manet qui effectua de nombreux voyages en Europe pour y étudier les grands maîtres de la peinture devait être particulièrement influencé par les oeuvres du néerlandais Frans Hals et des espagnols Diego Velasquez et Francisco Jose de Goya.
Manet avait trouvé un mode de création qui caractérisera l'essentiel de sa future production : combiner des configurations picturales traditionnelles et leurs valeurs expressives avec la réalité contemporaine. Ainsi, bien avant l'impressionnisme proprement dit, Manet pose les termes de la polémique artistique à venir : révolte individuelle contre les conventions académiques, moyens picturaux mis au service de sujets contemporains nouveaux...
Au début des années 60, Manet, à la manière d'un flâneur, parcourt sans relâche Paris, qui changeait alors de jour en jour, pour en déceler les caractéristiques les plus subtiles, les transformations, dessinant dans son carnet "un rien, un profil, un chapeau, en un mot une impression fugitive".
En 1864, le Salon officiel accepta deux de ses tableaux, et, en 1865, il y exposa Olympia" (1863, musée d'Orsay, Paris), un nu inspiré de la Vénus d'Urbino de Titien qui provoqua un scandale encore plus grand que "Le déjeuner sur l'herbe".
Là encore, Manet citant un classique représente celle qui est censée être une divinité de la Renaissance faisant référence à l'Antiquité, comme la fille de luxe parisienne qui avait servi de modèle (Victorine Meurent), avec un réalisme si fidèle et si peu en rapport avec les voiles de l'idéologie du Second Empire, qu'il souleva des vagues de protestations au sein des cercles académiques.
Manet qui avait conscience d'avoir réussi là quelque chose d'important conservera ce tableau jusqu'à sa mort, et Claude Monet, après la mort de Manet organisera une collecte pour éviter que la veuve de Manet, alors en difficulté financière, ne le vende à un américain. "Olympia" rentrera au Louvre en 1893
Olympia
LE CHEF DE FILE DE LA NOUVELLE ECOLE
A partir de 1866, Émile Zola, qui allait devenir son ami, prit fait et cause dans l'Evènement pour l'art de Manet et la nouvelle conception artistique qu'il désignait sous le nom de "Naturalisme".
Pendant la seconde moitié des années 1860, Manet devint le peintre le plus respecté d'un groupe d'artistes, d'écrivains et d'amateurs d'art qui se rencontraient au Café Guerbois, rue des Batignolles. Le peintre Fantin-Latour, après son "Hommage à Delacroix", peindra "Un atelier aux Batignolles" (1870) où Manet occupe cette fois la place du maître vénéré devant un cercle au sein duquel figurent Zola, Astruc, Renoir, Monet et Bazille.
Si les jeunes peintres qui allaient être le noyau de l'impressionnisme, Edgar Degas , Claude Monet , Auguste Renoir , Alfred Sisley , Camille Pissarro et Paul Cézanne , subirent l'influence de Manet, ceux-ci devaient par la suite en retour influencer son art, le rendant plus sensible aux jeux de lumière. Il faut voir en Manet plutôt qu'un représentant à part entière de l'impressionnisme, un puissant inspirateur de celui-ci
Manet devait encore peindre dans cette décennie plusieurs chefs-d-oeuvre, comme "Le fifre" (1866) - qui fut refusé au Salon -, "La lecture" (1865-73), "Le repos" (1870).
Le fifre
Edouard Manet
Édouard Manet (né à Paris le 23 janvier 1832 - mort à Paris le 30 avril 1883) est un peintre français majeur de la fin du XIXe siècle.
le maître des impressionnistes
Edouard MANET naît dans une famille aisée et raffinée de magistrats du côté de son père et de diplomates du côté de sa mère. Après avoir échoué au concours de l'ecole Navale, il part en 1848 comme pilotin sur un navire-école vers Rio.
De retour en France, son père consent à ce qu'il se consacre à la peinture vers laquelle il s'était très jeune senti attiré. Il lui impose de suivre une solide formation aux Beaux-Arts dans l'Atelier du peintre Thomas COUTURE, où il devait rester six années, et pour lequel il gardera toute sa vie une certaine estime, quoiqu'ayant souffert de sa méthode d'enseignement qui exigeait "idéal et impersonnalité".
"Je peins ce que je vois, et non ce qu'il plaît aux autres de voir" avait coutume d'opposer à la doctrine académique Edouard MANET, qui entendait revendiquer sa propre subjectivité et l'importance de la vision du peintre par rapport aux règles admises.
Il n'en demeure pas moins que MANET accordera toujours une grande valeur à l'héritage humaniste de la peinture génératrice de contenus et au travail pictural sur des thèmes de l'art ancien, ce qui, quelque part, le rapproche de COROT, considéré comme le représentant d'une peinture éclectique et historique.
le buveur d'absinthe
Les oeuvres de jeunesse de Manet se rapprochent des peintures hollandaise et surtout espagnole du XVIIième.
Manet qui effectua de nombreux voyages en Europe pour y étudier les grands maîtres de la peinture devait être particulièrement influencé par les oeuvres du néerlandais Frans Hals et des espagnols Diego Velasquez et Francisco Jose de Goya.
Manet avait trouvé un mode de création qui caractérisera l'essentiel de sa future production : combiner des configurations picturales traditionnelles et leurs valeurs expressives avec la réalité contemporaine. Ainsi, bien avant l'impressionnisme proprement dit, Manet pose les termes de la polémique artistique à venir : révolte individuelle contre les conventions académiques, moyens picturaux mis au service de sujets contemporains nouveaux...
Au début des années 60, Manet, à la manière d'un flâneur, parcourt sans relâche Paris, qui changeait alors de jour en jour, pour en déceler les caractéristiques les plus subtiles, les transformations, dessinant dans son carnet "un rien, un profil, un chapeau, en un mot une impression fugitive".
En 1864, le Salon officiel accepta deux de ses tableaux, et, en 1865, il y exposa Olympia" (1863, musée d'Orsay, Paris), un nu inspiré de la Vénus d'Urbino de Titien qui provoqua un scandale encore plus grand que "Le déjeuner sur l'herbe".
Là encore, Manet citant un classique représente celle qui est censée être une divinité de la Renaissance faisant référence à l'Antiquité, comme la fille de luxe parisienne qui avait servi de modèle (Victorine Meurent), avec un réalisme si fidèle et si peu en rapport avec les voiles de l'idéologie du Second Empire, qu'il souleva des vagues de protestations au sein des cercles académiques.
Manet qui avait conscience d'avoir réussi là quelque chose d'important conservera ce tableau jusqu'à sa mort, et Claude Monet, après la mort de Manet organisera une collecte pour éviter que la veuve de Manet, alors en difficulté financière, ne le vende à un américain. "Olympia" rentrera au Louvre en 1893
Olympia
LE CHEF DE FILE DE LA NOUVELLE ECOLE
A partir de 1866, Émile Zola, qui allait devenir son ami, prit fait et cause dans l'Evènement pour l'art de Manet et la nouvelle conception artistique qu'il désignait sous le nom de "Naturalisme".
Pendant la seconde moitié des années 1860, Manet devint le peintre le plus respecté d'un groupe d'artistes, d'écrivains et d'amateurs d'art qui se rencontraient au Café Guerbois, rue des Batignolles. Le peintre Fantin-Latour, après son "Hommage à Delacroix", peindra "Un atelier aux Batignolles" (1870) où Manet occupe cette fois la place du maître vénéré devant un cercle au sein duquel figurent Zola, Astruc, Renoir, Monet et Bazille.
Si les jeunes peintres qui allaient être le noyau de l'impressionnisme, Edgar Degas , Claude Monet , Auguste Renoir , Alfred Sisley , Camille Pissarro et Paul Cézanne , subirent l'influence de Manet, ceux-ci devaient par la suite en retour influencer son art, le rendant plus sensible aux jeux de lumière. Il faut voir en Manet plutôt qu'un représentant à part entière de l'impressionnisme, un puissant inspirateur de celui-ci
Manet devait encore peindre dans cette décennie plusieurs chefs-d-oeuvre, comme "Le fifre" (1866) - qui fut refusé au Salon -, "La lecture" (1865-73), "Le repos" (1870).
Le fifre