Tiphaine
Hargneuse, Tiphaine trace la route sans regarder les arbres qui ont perdu leur vert pour revêtir les rouges et les ors de l'automne. Ignorant les fleurs dans les parcs et les passants tristes qui déambulent solitaires sur les trottoirs, la jeune femme est dans ses ombres pensées. Tiphaine est en colère car tout ce qu'elle entreprend coule à pic dans la mer malade des humains. Aucun soleil au bout de sa lorgnette... Tiphaine en veut à son père d'avoir déposer, il y a plus de trente ans, la petite graine dans le ventre afin de la faire vivre. Elle n'a rien demandé, elle, et surtout pas d'exister dans ce monde indifférent et glacial. Ayant pris sa décision, Tiphaine s'arrête net, fait demi tour et retourne se coucher. Dans ses couvertures et accompagnée de son ours en peluche elle pourra ainsi rêver de peintures surréalistes. Le monde pourrait s'écrouler, Tiphaine n'en verra rien, elle sera dans son paradis.