Mona

Publié le par Aimela

 Pour encourager Mona , ce vieux texte 

 




"On aurait dit la guerre ou bien un jour férié, sans repas de famille et sans électricité." Une phrase que Mona avait lu quelque part et qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps sans trop savoir à quoi cela correspondait.

 Mona a connu des jours fériés sans repas de famille et sans électricité, cela ne l’a pas dérangée, elle s’était habituée à cela tout comme à la guerre. Certes ce n’est pas la guerre où l’on voit tomber des soldats, des enfants périr sous les bombes ou sauter sur des mines. Sa guerre ? Mona l’a connu en famille, dans le couple... Elle ne tue pas directement c’est sûr mais elle détruit tout autant.

Plus de vingt ans qu’elle a duré cette vacherie de guerre et encore aujourd’hui, l’armistice n’est pas signé. Les rancœurs, les souffrances sont encore présentes dans les têtes. Ce conflit a failli la tuer par deux fois, il s’en est fallu d’un cheveu... Mona s’en est sortie avec trois de ses enfants, mais cette guerre a bousillé et envoyé son premier fils à l’hôpital psychiatrique, traumatisé à vie... Cette garce de guerre l’a séparé de sa fille, de ses petites filles. Reviendront-elles un jour ?  Mona l’ignore, avec le temps, peut-être... Mona a presque tout connu du malheur, elle s’en est sortie, avec des séquelles importantes peut-être mais sa foi dans la vie et sa force l’ont immunisée contre les petits soucis de chaque jour.

 

Aujourd’hui,  Mona se promène dans la rue de sa ville, cheveux au vent... elle rit. Qu’importe le reste. La guerre, jour férié ou non, les coupures de gaz ou d’électricité elle s’en moque Mona. Cette phrase peut retourner dans le livre où s’évacuer aux toilettes... Tirer la chasse... Oh oui !  Mona s’en moque complètement... Elle vit, vous entendez tous... Elle vit...

23 juin 2006

Publié dans Mes-textes-proses

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Q
J'aime ce récit, et particulièrement son dernier paragraphe... <br /> "Aujourd’hui, Mona se promène dans la rue de sa ville, cheveux au vent... elle rit. Qu’importe le reste. La guerre, jour férié ou non, les coupures de gaz ou d’électricité elle s’en moque Mona. Cette phrase peut retourner dans le livre où s’évacuer aux toilettes... Tirer la chasse... Oh oui ! Mona s’en moque complètement... Elle vit, vous entendez tous... Elle vit..."<br /> N'est-ce pas le plus important ?<br /> Vivre, malgré tout, vivre, vivre seulement.<br /> Merci, Aimela.
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J
Un petit coucou en passant <br /> Bonne semaine à toi <br /> Bises
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R
quelques bises en passant...bonne semaine
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A
Merci Renée , bonne fin de semaine et bises
J
Voilà bien longtemps que je ne suis venue lire ton blog Aimela. Je ne me souviens pas de ce texte et pour cause, si je connaissais l'existence de blogs, je ne suis devenue blogueuse moi-même que deux ans plus tard. Ce texte m'aurait parlé directement. Je ne crois pas que l'on puisse comparer cela au fait d'être dans l’œil du cyclone sous les guerres comme aujourd'hui les enfants qui restent encore dans la poche de Syrie prise entre deux feux. Je me suis aussi longtemps révoltée contre le terme de "conflit" et plus exactement "conflit familial" dans lequel on enferme dans un même sac victime(s) et bourreau(x), la justice plus que la justice renvoyant les femmes dans leur culpabilité originelle de descendantes d'Eve. Ces "guerres" sociales font des ravages et je ne suis pas sûre que depuis j'ai vraiment vécu. Il s'agit de survie, de donner le change, mais on ne se remet pas de la déserrance d'un enfant et de l'immense injustice d'être rejeté par ses propres enfants. Même si on arrive à comprendre intellectuellement qu'ils sont dans l'amnésie ou sous influence. Alors continuer à vivre. On fait semblant. Quelquefois ça marche. Soudain on flanche. Prenez soin de Mona. Nul ne peut la comprendre bien sûr, mais c'est important de ne pas se sentir seul.<br /> Et pardon pour ce commentaire bien trop long et bien trop personnel.<br /> J'étais venue ici parce que tu es sur la liste des CROQUEURS DE MOTS, même si je n'ai pas eu l'occasion de t'y lire depuis longtemps. Il est vrai que l'on ne peut pas participer à tous les exercices d'écriture<br /> Bien à toi
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A
Tu n'as pas à t'excuser d'un commentaire trop long. J'aime lire et ce que tu dis me mets de l'eau à mon moulin , On reste souvent ( égoïstement) sur nos petits malheurs sans songer que la personne en face de nous ou qui écrit est heureux alors que ... Souvent, elle vit des situations bien plus dures. Merci Jeanne et à bientôt peut-être :)
J
Je voulais dire la justice plus que la police (dans mon cas du moins où j'ai rencontré des policiers attentifs ce qui n'est pas toujours le cas et même si cela n'a servi à rien sinon au pire)
R
Magnifique texte sur une dur réalité....qui ne devrait plus être! Bises
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A
Il y a des réalités qui ne devraient plus exister malheureusement, ce n'est pas le cas, c'est de pire en pire avec notre Jupiter 1 empereur des vilainies . Merci Renée et bises
J
Un tres beau texte que je découvre .<br /> Bises
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A
Merci Jazzy, c'est un très vieux texte que j'ai remis faute de temps pour écrire et de m'occuper de mon blog. J'essaie d'aller sur les blogs amis comme le tien lorsque je le peux . Bises
N
J'adore ce texte !<br /> Bizzz
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A
Merci Nina , c'est gentil, Bises
M
Qui n'a pas connu dans sa vie des moments de détresse, de solitude, de malheur.................<br /> Mais, la roue tourne <br /> Et vogue la galère<br /> bisous<br /> michel
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S
Je ne m'en souvenais pas tu as bien fait de le remettre, c'est un beau texte.
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A
C'est pour donner du courage à Mona, elle en a bien besoin :) Merci Solange et bises
N
Un texte fort !
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A
Merci Nat et bises