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Et ce fut la misère

Publié le par Aimela

Le Chiffonnier allumant sa pipe de Jean-François Raffaëlli

Un texte écrit lors d'une séance  à mon petit atelier d'écriture de mon quartier . Il nous fallait  ajouter où l'on voulait, un petit morceau de texte   du " ventre de Paris " de Zola

 

 

Et ce fut la misère


 

C'était au temps où tout se passait bien, il était marié, il avait des enfants bien grassouillets car son négoce était en plein essor mais voilà une sécheresse plus longue, plus dure a fait que seuls, quelques riches bourgeois pouvaient acheter de sel, de la farine et de quoi se nourrir et puis un jour, plus de farine parce que plus de blé, plus de fruits, plus de légumes seul le sel était encore là mais à quel prix . Manque de fonds nécessaires pour le commander, il ne pouvait plus acheter ni en vendre. Les huissiers étaient à sa porte.


 

Ne pouvant plus subvenir aux besoins de sa femme, ses enfants qui de faim et surtout de maladies, il vit ceux ci décéder les uns après les autres. Est-ce du à la loi des séries ou à la punition d'un Dieu vengeur qui le punissait car il n'allait pas aux messes du matin, du midi et du soir ? Mais lorsqu'on avait un commerce , on ne pouvait pas perdre de temps avec ces balivernes de religion aux-quels il ne croyait pas. Aurait-il du ? Il ne savait pas de trop et il n'en avait plus rien à en faire. Il mourait de faim.


 

C'était au temps pas si lointain où il fut obligé de partir seul, affamé, désespéré dans les rues de la ville à la recherche de quelques légumes ou fruits voir même quelques feuilles oubliés sur le bord des fenêtres ou si par miracle, dans les rares jardins se trouvant dans la ville et qui, au temps des vaux gras donnaient à foison dans les années d'opulence.

Mais non, rien de rien. Il n'y avait plus rien.


 

* «  C 'était l'agonie, le frisson du matin le prenait;il claquait des dents, il avait peur de tomber là et de rester par terre. Il chercha, ne trouva pas un coin sur un banc ; il y aurait dormi, quitte à être réveillé par les sergents de ville. Puis, comme un éblouissement l'aveuglait, il s 'adossa à un arbre, les yeux fermés, les oreilles bourdonnantes. La carotte crue qu'il avait avalée, sans presque la mâcher, lui déchirait l'estomac, et le verre de punch l'avait grisé. Il était gris de misère,de lassitude, de faim. Un feu ardent le brûlait de nouveau au creux de la poitrine ; il y portait les deux mains, par moments, comme pour le boucher un trou par lequel il croyait sentir tout son être s'en aller. Le trottoir avait un large balancement ; sa souffrance devenait si intolérable, qu'il voulut marcher encore pour la faire taire.

Une grande lâcheté l'envahissait. Il aurait mendié. Sa sotte fierté de la nuit l'exaspérait...


 

A cette heure, il était seul, il pouvait crever, sur le pavé, comme un chien perdu « *

 

* Morceau du « ventre de Paris «  d' Émile Zola

Publié dans Mes-textes-proses

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Sortie en mer

Publié le par Aimela

Pour mon petit atelier d'écriture de mon quartier bien avant le confinement , mes ateliers recommenceront que fin septembre ou début octobre

 

 

Sortie en mer

 

 

C'est l'été, malgré les nuages qui envahissent le ciel, il fait beau. Un petit vent souffle sur la mer qui ondule doucement. Au loin, les mouettes crient ou pèchent des poissons qui sautent et montrent le bout de leur queues. Un joli moment pour sortir faire un tour . C'est ce que fait Simon avec son épouse.

 

Simon, bien concentré à son gouvernail garde le cap afin que son bateau ne se fracasse pas sur les rochers. Pendant ce temps, Sylvie à l'avant se laisse bercer par le roulis. A quoi pense t-elle ? Nul ne le sait car rien ne paraît sur son visage. Le port passé, Simon a laissé la barre pour s'approcher de Sylvie. Il lui parle mais elle ne lui réponds pas. Simon insiste en vain. Elle est encore entrain de faire la tête se dit-il. Il lance d'un coup, je vais faire à manger, que veux tu ?

 

 - Rien

 

 - Ah ! Enfin une parole. Peux tu me dire ce que tu as

 

 - Tu le sais

 

 - Sais quoi ? Dis le moi car là, je suis aux antipodes de ta pensée.

 

 - Ne me dis pas que tu as oublié

 

 - Hein ?

 

 - C'est l'anniversaire de mariage de mes parents

 

 - Et alors ?

 

 - On devait y aller mais Monsieur a décidé de me traîner en mer.

 

 - Tes parents auront d'autres anniversaires, de plus, il fait beau alors on profite d'une balade en mer.

 

 - On ? Toi car moi, je n'aime pas, cela me rend malade.

 

 - Pourquoi es tu venu dans ce cas ?

 

 - Pour être sûre que tu es bien sur le bateau et non avec une nana.

 

 - Et cela recommence avec tes crises de jalousie

 

Sylvie se tait et Simon retourne à son gouvernail qu'il tourne brusquement faisant tomber Sylvie dans l'eau. Ne sachant pas nager, elle coule d'un coup sous l'air satisfait de Simon qui descend dans la cabine se préparer à manger.

 

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Tel un papillon

Publié le par Aimela

Poème réédité


Tel un papillon perdu, il s’est brûlé
Grillé les ailes, le cœur incendié.
La folle lumière l’a consumé
Dans une belle nuit d’ivresse rêvée.

Elle est trop belle mais si fatale
Elle le sait mais ne s’en soucie
Elle se joue de lui, femme vénale
Elle est présente, lui pleure et sourit

Pauvre pantin désarticulé
Il boit son souffle comme du lait
Il attend, un regard, un geste un mot
Espère la nuit pour taire ses maux

Tel un spectateur muet, je me tais
Comment révéler qu’il me plaît ?
Comment oublier et ne plus souffrir
Comment faire pour enfin le guérir ?

Je ne sais pas, je ne sais plus.

21 août 2006

Publié dans Mes- Poèmes-et-slams

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