texte réédité

La tempête a soufflé toute la nuit et ce matin, la neige a fait son apparition, les gamins heureux sautent et dansent insouciants. Dans un coin, a peine caché derrière des cartons, un clochard se gèle, son chien, le museau sur ses genoux dort. Ils ont faim...
Il faut me lever et chercher de la nourriture se dit Gasper. Il secoue délicatement son compagnon et se mettent à l'ouvrage.
L'homme est fatigué, il marche lourdement le dos voûte, un quinte de toux grave le casse à chaque enjambée, son chien fidèle l'attend et le fixe avec des yeux tristes. Aucune aumône aujourd'hui, il dormira encore le ventre vite mais son chien, son ami, son confident, a besoin de vivre . De toute son existence il n'a jamais imploré un dieu mais là, il est temps.
- Et toi la haut, je te lance un ultimatum, tu me trouves à mon tilou, un maître sympa sinon j'organise une orgie, dont j'ai le secret, dans ton jardin.
- Je suis désolé mais c'est à toi de le découvrir.
- Comment ça moi ? Tu n'as fait aucun geste à mon sujet, là il s'agit de mon chien, c'est une victime... lui.
- Je sais et je te donne un indice, l'individu aura dans sa main un accessoire inutile dans l'instant.
- Euh , un accessoire ? Et comment ferai-je dans cette grande ville ?
- Sers toi de ta tête.maintenant, je suis occupé alors salut .
- Je savais qu'il était inutile de demander même toi , il t'abandonne. Viens mon chien on va chercher tous les deux et s'il faut visiter le monde entier on le fera , foi de Gasper.
Les voilà sur les sentiers, les places, dérobant de temps en temps ce qu'ils trouvent, juste le nécessaire à leur survie, lorsque soudain à un angle d'une voie , un homme s'avance une laisse à la main et aucun chien ne le suit .
- Eurêka ! Se dit gasper, je l'ai ton maître mon tilou, approchons.
- Monsieur excusez moi de vous déranger mais où est votre chien ?
- Malheureusement, je sors de chez le vétérinaire et il me l'a euthanasié, il souffrait de trop . Comment vais-je faire maintenant sans mon animal ?
- Je comprends et voyez vous moi j'ai mon tilou, il est jeune et moi très vieux, je ne vais pas tarder à partir et il sera seul. Comment fera-t-il s'il n'a à manger... des clous , c'est sûr il crèvera.
- Un animal si doux ? Laissez le moi, je saurais le garder, je vis dans une maison, j'ai une cour, il sera heureux .
- Merci mon ami, Tilou, viens là mon toutou, tu vas aller avec le monsieur, il t'aimera et te donnera toutes les croquettes dont tu as besoin.
La laisse accrochée au collier, un serrement de mains, une caresse et Tilou va de son pas traînant avec le nouveau laissant derrière lui Gasper en larmes.
Levant la tête vers le ciel - Merci toi le vieux, j'arrive, attends moi.
2005/2006