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Quel voyageur ?

Publié le par Aimela

Le blog de Pascal Levaillant artiste seinomarin

Pour miletune

Le voyageur, quel voyageur ? Il n'y a jamais eu de voyageur barbu ou non, celui ci a tout près de lui, la mer qu'il aime toujours malgré tout, les bateaux où il a servi comme matelot, laissant sur place, femmes, enfants. Le voyageur se promène, lui travaillait et ne voyait que les filets qu'il remontait quelque fois, il s’asseyait dans un bar et buvait tant et plus. Gare à celui qui le dérangeait, il sortait les poings et frappait.

Ne lui demandez pas de se repentir d'une vie de labeur, il ne le fera pas. C'était comme ça, il fallait bien gagner sa vie. Aujourd'hui, il est là, tournant le dos à l'estuaire qu'il a envie de vomir tant ses sorties l'ont rendu malade. Ce n'était pas des pointes d'aiguilles mais des lances entières que l'on plantait dans le corps à chaque départ. Des petites morts qu'il devait assimiler et qui l'usait à petit feu

Aujourd'hui, il n'est plus perpendiculaire au sol. Il est allongé sur l'herbe bien verte. Il regarde le hérisson qui se promène sur la pelouse que sa femme tond méticuleusement chaque semaine parce que lui est trop fatigué pour agir et même penser. Lui veut dormir en paix.

Publié dans Mes-textes-proses

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La java des bombes atomiques ( Boris Vian)

Publié le par Aimela

J'en ai raz la casquette de ces élections, mon choix étant fait,  je n'ai pas regardé le débat entre  les prétendants. Il paraît que je n'ai rien manqué. 

   J'ai retrouvé un article  pour les  50 ans du décès de Boris Vian alors , Je vous remets une de ses  chansons que j'avais déniché à l'époque   sur you tube : une petite merveille " la java des bombes atomiques " qui je pense est de circonstance. 

  pour ceux et celles qui ne connaissent pas , je vous mets les paroles et je retourne  faire comme mon oncle,  euh ! Je plaisante. Je n'ai pas d'atelier  

 


La Java Des Bombes Atomiques
Interprété par Boris Vian

 

 

Mon oncle, un fameux bricoleur
Faisait en amateur
Des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C’était un vrai génie
Question travaux pratiques

 

 

 

Il s’enfermait toute la journée
Au fond de son atelier
Pour faire ses expériences
Et le soir en rentrant chez nous
Il nous mettait en transe en nous racontant tout

 

Pour fabriquer une bombe A
Mes enfants croyez-moi
C’est vraiment de la tarte
La question du détonateur
S’résoud en un quart d’heure
C’est de celles qu’on écarte

 

En c’qui concerne la bombe H
C’est pas beaucoup plus vache
Mais une chose me tourmente
C’est qu’celles de ma fabrication
N’ont qu’un rayon d’action
De trois mètres cinquante

 

Y’a que’qu’ chose qui cloche là d’dans
J’y retourne immédiatement !

 

Il a bossé pendant des jours
Tâchant avec amour
D’améliorer l’modèle
Quand il déjeunait avec nous
Il dévorait d’un coup
Sa soupe aux vermicelles

 

On voyait à son air féroce
Qu’il tombait sur un os
Mais on osait rien dire
Et puis un jour pendant l’repas
V’la tonton qui soupire
Et qui s’écrie comme ça :

 

A mesur’ que je deviens vieux
Je m’en aperçoit mieux
J’ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux, disons le mot
C’est même plus un cerveau
C’est comme de la sauce blanche

 

Voilà des mois et des années
Que j’essaie d’augmenter
La portée de ma bombe
Et je n’me suis pas rendu compte
Que la seule chose qui compte
C’est l’endroit où c’quelle tombe

 

Y’a que’qu’ chose qui cloche là d’dans
J’y retourne immédiatement !

 

Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d’Etats
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s’excusa
De ce que sa cagna
Etait aussi petite

 

Mais sitôt qu’ils sont tous rentrés
Ils les a enfermés
En disant : « Soyez sages ! »
Et quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n’est plus rien resté

 

Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au tribunal on l’a traîné
Et devant les jurés
Le voila qui bafouille :

 

Messieurs, c’est un hasard affreux
Mais je jure devant Dieu
Qu’en mon âme et conscience
En détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D’avoir servi la France

 

Comme on était dans l’embarras
Alors on le condamna
Et puis on l’amnistia
Et le peuple reconnaissant
L’élut immédiatement
Chef du gouvernement !

Publié dans divers-et-contre-tout

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Gasper et Tilou

Publié le par Aimela

texte réédité
 

La tempête  a soufflé toute la nuit et ce matin, la neige a fait son apparition, les gamins heureux sautent et dansent insouciants. Dans un coin, a peine caché derrière des cartons, un clochard se gèle, son chien, le museau sur ses genoux dort. Ils ont faim...


 Il faut me lever et chercher de la nourriture se dit Gasper.  Il secoue délicatement son compagnon  et se mettent à l'ouvrage.
 
L'homme est fatigué, il marche lourdement le dos voûte, un quinte de toux grave le casse à chaque enjambée, son chien fidèle l'attend et le fixe avec des yeux tristes. Aucune aumône aujourd'hui, il dormira encore le ventre vite mais son chien, son ami, son confident, a besoin de vivre  . De toute son existence il n'a jamais imploré un dieu mais là, il est temps.

 

 - Et toi la haut, je te lance un ultimatum, tu me trouves à mon tilou, un maître sympa  sinon  j'organise une orgie, dont j'ai le secret,  dans ton jardin. 
 

 - Je suis désolé mais c'est à toi de le découvrir.
 

 - Comment ça moi ?  Tu n'as fait aucun  geste à mon sujet, là il s'agit de mon chien, c'est une victime...  lui.
 

 -  Je sais  et je te donne un indice, l'individu aura dans sa main un accessoire inutile dans l'instant.
 

 - Euh , un accessoire ?  Et comment ferai-je dans cette grande ville ?
 

 - Sers toi de ta tête.maintenant, je suis occupé alors salut .
 

  - Je savais qu'il était inutile de demander  même toi , il t'abandonne. Viens mon chien on va chercher tous les deux et s'il faut visiter le monde entier on le fera , foi de Gasper.


Les  voilà sur les sentiers, les places, dérobant de temps en temps ce qu'ils trouvent, juste le nécessaire à leur survie, lorsque soudain à un angle d'une voie , un homme s'avance une laisse à la main et aucun chien ne le suit .
 

- Eurêka ! Se dit gasper, je l'ai ton maître mon tilou, approchons.
 

 - Monsieur  excusez moi de vous déranger mais où est votre chien ?
 

  - Malheureusement, je sors de chez le vétérinaire et il me l'a euthanasié, il souffrait de trop . Comment vais-je faire maintenant sans mon animal ?
 

 - Je comprends et voyez vous moi j'ai mon tilou, il est jeune et moi très vieux, je ne vais pas tarder à partir et il sera seul. Comment fera-t-il s'il n'a à manger... des clous , c'est sûr il crèvera.
 

 -  Un animal si doux ? Laissez le moi, je saurais le garder, je vis dans une maison, j'ai une cour, il sera heureux .
 

-  Merci mon ami, Tilou, viens là mon toutou, tu vas aller avec le monsieur, il t'aimera et te donnera toutes les croquettes dont tu as besoin. 
 

La laisse accrochée au collier, un serrement de mains, une caresse et Tilou va de son pas traînant avec le nouveau laissant derrière lui Gasper en larmes.
 

 Levant la tête vers le ciel  -  Merci toi le vieux, j'arrive, attends moi.

2005/2006

 

Publié dans Mes-textes-proses

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