des gazouillis au tintamarre de la ville
Pour mon petit atelier de quartier on avait à écrire sur les sons
Des gazouillis au tintamarre de la ville
Mon père était menuisier charpentier et lorsqu'il nous amenait , enfin, il l'a fait une ou deux fois, ce n'était pas pour écouter les gazouillis des oiseaux mais pour nous apprendre le nom des arbres . Je dois l'avouer, j'ai tout oublié depuis. La forêt me rappelle mon père mais à part cela, je n'ai aucun ressenti, aucun sentiment, je suis indifférente . J'aime bien la forêt mais sans plus, je n'y vivrai pas plus d'une journée tout comme à la campagne où j'ai vécu plus de trente ans . Je n'y retournerai pas, trop de mauvais souvenirs. Je préfère la ville enfin ma bonne ville de Caen ni trop petite, ni trop grande, en plus je suis pas au centre alors je bénéficie quand même de la « campagne »
Quelle cacophonie au centre, les marteaux piqueurs tapent et piquent. Les voitures klaxonnent et râlent après les marteaux piqueurs. Le train sot de la gare en crient mort aux vaches, mort aux … Cela suffit répond les bus. Les enfants dans la cour d'école crient à qui mieux, mieux pendant que les adultes bien ou mal intentionnés se racontent les derniers cancans. Au loin, une cloche demande le silence mais personne n'écoute. Un joyeux tintamarre se fait entendre ! Lorsque soudain le pimpon de l'ambulance , pimpon, pimpon vient ramasser un marteau piqueur écrasé par le tramway qui stoppe net ses élucubrations.
Les bruits se sont tus par respect pour le marteau piqueur, les enfants sont rentrés en classe, les commères, allégées de leurs cancans se sont dispersées , les klaxons sont vidés de jus, le train parti n'injurie plus les forces de l'ordre. Fâchée, la cloche n'émet plus de sons et il reste moi sur le bord du trottoir qui apprivoise le silence. Le silence ? Non, les oiseaux se sont remis à piailler.
Le monde n'existe pas sans un bruit quel qu’il soit.