Vers la chaleur

Publié le par Aimela

 

Vers la châleur

Le premier jour de printemps, fatiguée de ses quatre-vingt douze printemps et de cette immense tristesse d'avoir perdu trois de ses enfants, minée par la solitude, Wanda est montée dans une barque et elle a ramé, ramé, sur les eaux tumultueuses de sa vie. Elle s'est dirigée vers le soleil.

Si le voyage lui parut si long c'est que le soleil était loin et ses bras n'avaient plus de force. Tout au long du voyage, Wanda revoyait son départ de la Pologne, la guerre en France, la naissance de son aînée qui est morte bébé, la dépression qui a suivi puis la vie qui s'écoulait avec d'autres enfants si mal aimés. Ils sont partis et pour certains ne sont jamais revenus mais le plus dur fut le décès de son préféré, un an plus tôt, alors Wanda a baissé les bras …

Le soleil qui n'avait pas besoin d'un joaillier pour le faire briller, se rapprochait et ressemblait à un gros œuf sur le plat. Il rayonnait de partout, il rayonnait tant qu'elle ressentait une immense chaleur envelopper tout son vieux corps.

Elle s'est endormie sereine en ce deuxième jour de printemps...

Etant une femme très méchante, personne ne la pleure.

Publié dans prose mes textes

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Q
Ton texte est très beau... <br /> Mais, tu as raison quand tu réponds à Mony... on n'est pas obligé de devenir méchant.
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J
Un texte tres prenant en osmose avec le tableau de Dali <br /> Bonne semaine <br /> Bises
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A
Merci Jazzy, bonne fin de semaine
M
La méchanceté, parfois, est le dernier rempart d'une vie trop triste. Paix à son âme !<br /> Bonne soirée, Aimela !
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A
Il y a dans ce monde beaucoup de gens qui souffrent mais qu'ils ne deviennent pas méchant . Merci Mony, bonne fin de semaine et bises